Ixe, la ville soumise aux caprices de la Vive qui la traverse comme un sillon de labour, se meurt. Un homme et une femme vont s'y rencontrer et y jouer leur destin. L'une y est rappelée par « la lente agonie d'un père qu'elle avait mis tout son amour à ne pas détester », ce père qui l'avait « aimée d'un amour trop grand » ; pour l'autre, rescapé du suicide, le théâtre est la vie même, si bien qu'il saisira le prétexte d'une lecture sur scène de sonnets de Jean-Baptiste Chassignet pour tenter de sauver le vieux théâtre municipal, celui par lequel la ville se savait une âme.« L'attachement est un roman fort, un texte jeté, comme un bouteille à la mer, dans un océan de solitude et d'apathie. Des mots noueux qui cherchent leur voie, enchaînés, assemblés, dans une syntaxe serpentante, annelée. Des mots qui ne tiennent qu'à un filet de voix. » (Lionel Bonnaire, Nuit Blanche)